Karine Reuter, présidente de la Ligue qui regroupe 32 clubs, entend respecter une forme de neutralité à l’égard de la fédération, malgré les affaires qui la secouent.
Les clubs de la Ligue se sont réunis en assemblée générale au moment de la crise qui a touché la sélection. Que s’y est-il dit?
Karine Reuter : Ce n’était pas une réunion spécifique sur le sujet. Mais fatalement, ne serait-ce que par rapport à tout ce qui s’est passé lors de cette semaine internationale, nous avons forcément mené des discussions. Mais nous avons insisté sur le fait que nous ne voulions pas faire comme certains et en profiter pour nous profiler en parlant dans la presse. Ce que nous pensons de la situation restera confidentiel, mais je peux vous dire qu’il y a unanimité sur nos positions. Seulement, vous ne connaîtrez pas notre position. Après, je peux vous dire que nous sommes tous d’accord sur le principe de liberté de la presse…
C’est-à-dire qu’au-delà de vos positions, une rumeur prêtait l’intention à la LFL de présenter son propre candidat aux prochaines élections présidentielles de la FLF…
Je pense qu’il serait normal que la Ligue ait un candidat préférentiel sur la base de ce qu’on nous présentera, en termes de programmes. Quand il y aura des candidats, nous en discuterons et si l’un d’eux a des idées qui se rapprochent des nôtres… Mais de notre côté, non, nous ne menons pas ce genre de réflexion qui consiste à en avoir un issu de nos rangs. Il n’y a pas d’urgence.
Quelles sont les urgences du moment des clubs, quand on voit l’état de délabrement de la confiance de la société vis-à-vis du football national?
Nous, en ce moment, on discute beaucoup des joueurs transférés. Ce n’est pas une bataille qu’on mène, mais c’est une discussion qu’on aimerait avoir. Les 32 clubs de la FLF aimeraient voir ce qui peut être changé à cet égard. Là aussi, on est tous d’accord.
En tant que présidente de la Ligue, y a-t-il un sujet dont vous aimeriez vous emparer, là, tout de suite?
Je ne sais pas si on peut dire que la FLF est misogyne mais quand on voit la prise de position des joueuses de la sélection (lire notre édition du 12 juin), on se rend bien compte qu’elle est en retard sur certaines questions. Si vous vous rappelez bien, j’avais poussé un coup de gueule, il y a trois ans, en tant que présidente du RFCU sur la façon dont les dames de mon club étaient traitées et les réactions avaient été assez quelconques. Une période à laquelle Mme Bofferding, alors ministre de l’Égalité entre les femmes et les hommes, avait annoncé qu’elle créerait un groupe de travail pour les sports. Or il n’en était strictement rien sorti et en est toujours au même point : les dames ne sont pas assez valorisées. Et il va falloir, enfin, faire de gros efforts pour qu’elles n’aient plus l’impression d’être un deuxième choix.
Une commission d’éthique? Attention à ne pas ouvrir une boîte de Pandore (…) Mieux vaudrait une charte
Puisqu’on parle de groupe de travail, avez-vous le droit de nous dire, à titre personnel ou au nom de la LFL, ce que vous pensez de la future création d’une commission d’éthique, annoncée par la fédération après les différentes affaires?
C’est une bonne question, mais je doute d’avoir de bonnes réponses. Je crois qu’il faut bien y réfléchir et prendre garde à ne pas ouvrir une boîte de Pandore. Je ne sais pas si c’est une bonne ou une mauvaise idée et vous voyez, je viens de dire du mal de Taina Bofferding mais sur ce point, je suis plutôt d’accord avec elle : mieux vaudrait une charte applicable aux sportifs luxembourgeois. Cela m’a l’air d’être un meilleur chemin.
Pensez-vous qu’une forme de charte de déontologie ou de moralité – quel que soit son nom – doive s’appliquer uniquement aux sélections nationales, ou aussi aux clubs?
Encore une bonne question. On se la pose. Peut-être faut-il la poser à Tun Di Bari (NDLR : le président d’Etzella, membre du conseil d’administration, a annoncé dans ces colonnes avoir mis sa démission dans la balance si cette commission d’éthique n’était pas très vite créée, et il entend y prendre une part active). Mais c’est clairement une problématique que la FLF rencontrera : quelles limites fixer? Il va falloir définir ses fonctions, à cette commission, à un moment.
Autre sujet, le retour de RTL dans le business de la diffusion des matches alors que les clubs avaient dénoncé le contrat, il y a tout juste un an.
Il n’y a encore rien de signé. C’est la seule chose que je peux dire.
Et confirmer que ce sera pour un bail de quatre ans? Vous pouvez?
Si cela se fait tel que cela a été réfléchi, ce sera un long bail, oui. Mais un contrat reste un contrat et s’il existe des motifs pour le résilier, alors… L’idée, c’est que cette fois-ci, il y ait un produit en état de fonctionnement.
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