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Attaque et contre-attaque

Cette fois-ci, le président américain ne s’est pas empourpré une énième fois en discutant avec ses alliés. Le sommet de l’OTAN a été historique à bien des égards.

Les pays membres de l’Alliance défensive ont accepté de passer à la caisse et d’augmenter leurs financements en matière militaire et de protection civile pour atteindre les fameux investissements représentant 5 % du PIB.

Les menaces de Trump ont-elles fonctionné? Lui qui laissait planer la menace de ne pas aider ses alliés en cas d’attaque de la Russie. Peut-être, mais cette avancée pourrait être libératoire pour le Vieux Continent.

Ainsi, voilà qu’un nouveau chapitre s’ouvre, satisfaisant le locataire de la Maison-Blanche. Ce dernier n’a pas pu s’empêcher de saluer une «nouvelle victoire», en savourant un nouveau moment marquant de son mandat après les frappes, «réussies» dit-il, sur l’Iran et ses installations de recherche nucléaire.

Auréolé de ses propres compliments, Donald Trump va pouvoir repartir l’esprit serein vers Washington. Mais il a aussi enclenché une mécanique que beaucoup attendaient : une défense vraiment européenne.

Les pays qui rechignaient à mettre la main au portefeuille ont reçu un triple électrochoc : l’invasion russe de l’Ukraine avec des combats sanglants qui s’éternisent, le désengagement possible américain en cas d’attaque et les menaces économiques de Trump.

Désormais, les pays européens membres de l’OTAN vont devoir participer à l’Alliance activement et rattraper un certain retard pris à cause du parapluie américain.

Une bonne chose? Oui. Assurer sa propre défense avec ses alliés, c’est aussi assurer son avenir, son indépendance, sur une planète où la tentation des annexions territoriales forcées est de plus en plus forte, où la violence permet d’imposer ses règles du jeu, où les coups de canon permettent de faire avancer ses positions diplomatiques.

Et ne regardez pas seulement vers Moscou, l’allié américain semble aussi avoir une certaine appétence pour ce type de politique.

Les Européens ont dit oui à plus de protection pour leur continent, mais n’oublieront pas de sitôt les diktats de Washington ou les envies expansionnistes de Donald Trump qui lorgne toujours le Groenland.

OSZAR »