Après son titre mondial en 2023, l’Espagne vise le premier titre européen féminin de son histoire lors de l’Euro-2025, qui débute mercredi en Suisse, où les Anglaises souhaitent conserver leur couronne européenne.
Avec sa victoire spectaculaire contre l’Angleterre (2-1), championne d’Europe en titre, qui l’a propulsée en demi-finale de la Women Nations League cet automne, l’équipe féminine d’Espagne a confirmé début juin qu’elle était l’équipe à battre en Europe. C’est également l’Angleterre que l’Espagne a battue en 2023 à Sydney en finale de Coupe du monde pour être couronnée championne du monde. Victorieuse de la première Ligue des nations l’année suivante, la Roja a été éliminée en demi-finales aux JO de Paris (battue par le Brésil, 4-2), mais reste l’équipe la plus dominatrice car son ossature est celle du FC Barcelone, le meilleur club d’Europe malgré sa défaite surprise en finale de Ligue des champions contre Arsenal.
Mais la meilleure équipe du monde pourrait devoir débuter son tournoi sans la meilleure joueuse de la planète et Ballon d’or 2023 et 2024, Aitina Bonmati. La meneuse de jeu a été hospitalisée quelques jours à la suite d’une méningite virale. Elle n’est sortie de l’hôpital que dimanche et devrait retrouver ses coéquipières dans le courant de la semaine, avant l’entrée en lice jeudi contre le Portugal. L’autre mauvaise nouvelle provient aussi de l’infirmerie : la gardienne Cata Coll ne s’est pas entrainée lundi en raison d’une infection des amygdales.
L’Espagne sera privée de sa meilleure buteuse (57 buts) de tous les temps, Jenni Hermoso, non retenue par Montse Tome malgré ses buts réguliers pour les Tigres (Mexique) et sa participation aux éliminatoires de cet Euro (6 matches, 3 buts), mais la sélectionneuse espagnole a insisté sur le fait que son absence n’avait rien à voir avec l’affaire Rubiales. L’ancien président de la fédération espagnole de football, qui l’a embrassée de force lors de la finale de la Coupe du monde, a été condamné à une amende de 10.800 euros pour agression sexuelle. Dans un groupe où ne figurent que 11 des 23 championnes du monde 2023, Tome compte notamment sur Claudia Pina, la star montante de Barcelone, pour faire oublier Hermoso.
L’Angleterre en délicatesse, l’Allemagne en embuscade
L’Angleterre, l’autre équipe favorite du tournoi, est dans une phase plus délicate. Sa sélectionneuse Sarina Wiegman a connu une préparation difficile avant l’Euro : la gardienne Mary Earps et la milieu Fran Kirby ont pris leur retraite internationale, tandis que la défenseuse Millie Bright s’est retirée du tournoi pour privilégier sa santé mentale et physique. Ces trois joueuses ont disputé tous les matches lorsque l’Angleterre a remporté son premier grand titre lors du dernier Euro, il y a trois ans à domicile, et représentent une perte considérable pour les «Lionnesses».
Les Anglaises ont également été loin de leur meilleur niveau lors des derniers matches et se trouvent dans le groupe le plus difficile du tournoi avec les Pays-Bas, vainqueurs en 2017, le pays de Galles et la France, qui cherche toujours à remporter son premier grand titre. Mais Wiegman a atteint la finale et remporté deux de ses quatre derniers tournois majeurs et l’Angleterre est, avec l’Allemagne, le principal rival de l’Espagne pour le titre en Suisse.
L’Allemagne, huit fois championne d’Europe, aborde son premier tournoi sans Alexandra Popp depuis que la prolifique attaquante de Wolfsburg a fait ses débuts internationaux en 2010. L’absence d’une joueuse aussi expérimentée est un coup dur pour l’Allemagne, qui n’a plus remporté de titre majeur depuis 2013. En revanche, l’équipe de Christian Wuck est invaincue en 2025. Il comptera beaucoup sur l’attaquante du Bayern Munich, Lea Schueller mais aussi sur la milieu munichoise Giulia Gwinn.
En pleine évolution avec les non-sélections des emblématiques Wendie Renard, Eugénie Le Sommer et Kenza Dali et la convocation de jeunes et nouvelles joueuses, la France, désormais coachée par Laurent Bonadei, s’avance en outsider, malgré des grands noms en attaque comme Delphine Cascarino (San Diego Wave), Marie-Antoinette Katoto et Kadidiatou Diani (Lyon).
Le programme de la 1re journée
Groupe A, demain
18 h : Islande – Finlande
21 h : Suisse – Norvège
Groupe B, jeudi
18 h : Belgique – Italie
21 h : Portugal – Espagne
Groupe C, vendredi
18 h : Danemark – Suède
21 h : Allemagne – Pologne
Groupe D, samedi
18 h : Pays de Galles – Pays-Bas
21 h : France – Angleterre
Les joueuses à suivre
Focus sur les joueuses qui devraient faire parler d’elles lors de l’Euro-2025, qui débute mercredi en Suisse.
Alexia Putellas (Espagne)
Aitana Bonmati, touchée par une méningite virale, pourrait rater une grande partie de la compétition. La meilleure joueuse du monde manquera mais la sélection espagnole pourra compter sur celle qui l’a précédée au palmarès du Ballon d’or en 2021 et 2022, Alexia Putellas, pour porter ses espoirs. Cadre du FC Barcelone et de l’Espagne, la milieu de 31 ans a retrouvé son meilleur niveau et toute son influence depuis sa grave blessure au genou en 2023. En sélection, elle est moins efficace cette saison avec deux buts inscrits en Ligue des Nations mais la star espagnole est faite pour briller lors des grands rendez-vous, en portant son équipe techniquement, physiquement et mentalement.
Lauren James (Angleterre)
Elle n’a pas joué depuis avril à cause d’une blessure aux ischios-jambiers, mais Lauren James a été appelée par Sarina Wiegman, car elle sait trop bien qu’elle amène toujours un plus à sa sélection grâce sa créativité. À 23 ans, celle qui peut jouer attaquante ou dans l’entrejeu ne sera donc forcément pas dans sa meilleure forme, un mois après avoir repris l’entraînement complet, mais elle assure qu’elle ne «doute pas». Sœur du latéral droit de Chelsea Reece James, celle qui évolue elle aussi chez les Blues a pris en maturité ces derniers mois, étant moins agressive sur le terrain tout en ayant amélioré son travail défensif. Mais c’est surtout «sa magie» et «son côté imprévisible», soulignés par le journal anglais The Athletic, qui doivent porter les «Lionnesses».
Marie-Antoinette Katoto (France)
Les Bleues peuvent compter sur un secteur offensif dense. Mais au-delà de Delphine Cascarino, Kadidiatou Diani et Clara Mateo, les attentes sont tournées vers Marie-Antoinette Katoto, meilleure buteuse lors des derniers JO (5 buts en quatre matches) malgré l’élimination en quart de finale. Après cinq matches sans marquer en sélection, la nouvelle joueuse de Lyon (26 ans) a retrouvé les chemins du but vendredi face au Brésil, mais elle s’est blessée aux côtes. Après avoir vécu une fin de saison compliquée au PSG et avoir très peu joué depuis avril, elle monte en puissance pour retrouver son meilleur niveau, comme elle avait su le faire lors du dernier Euro-2022, avant de se blesser gravement au genou pendant la compétition.
Giulia Gwinn (Allemagne)
Huit mois après la retraite internationale d’Alexandra Popp, Giulia Gwinn est le nouveau visage de la sélection allemande. La défenseuse du Bayern, qui fêtera ses 26 ans mercredi, a hérité du brassard de capitaine Meilleure latérale droite de l’Euro-2022, terminé à la 2e place, Gwinn a inscrit le penalty – elle n’en a pas manqué un sur les 14 tirés dans sa carrière – qui a assuré la médaille de bronze aux Jeux olympiques de Paris en 2024 contre l’Espagne (1-0). De quoi mettre définitivement derrière elle ce Mondial-2023 auquel elle n’avait pas pu participer, après avoir subi en octobre 2022 une deuxième rupture des ligaments croisés du genou gauche, deux ans après s’être rompu ceux du genou droit en septembre 2020.
Mais aussi Stina Blackstenius (Suède), Pernille Harder (Danemark), Lineth Beerensteyn et Wieke Kaptein (Pays-Bas), Caroline Graham Hansen, Guro Reiten et Ada Hegerberg (Norvège)…